Vous lisez
Le Swiss Cloud Souverain

Le Swiss Cloud Souverain

Qu’entend-on par le « Cloud » ?

Le Cloud est un accès en ligne à une plateforme qui regroupe des services informatiques (serveurs, stockage, ou même logiciels).

Par exemple : la société Apple a créé iCloud en 2011. Cette application permet d’enregistrer plusieurs données de son ordinateur ou de son téléphone (images, contacts, etc.) en ligne, afin par exemple de libérer son espace de stockage sur son appareil, et également de pouvoir retrouver les données enregistrées sur le Cloud en cas de problème sur son appareil.

 

Le Cloud Suisse Souverain

En avril 2020, le Conseil Fédéral lance un projet nommé « Swiss Cloud », son but est de rendre la Suisse autonome et indépendante en matière de gestion et de protection des données.

Plus précisément : Un Cloud souverain est un outil précieux. Il sert tout d’abord à garantir la sécurité des données des citoyens, mais aussi des entreprises ou d’autres organisations qui souhaiteraient y figurer.

Il s’agit en quelque sorte d’un coffre-fort numérique qui pourrait bien rendre la Suisse encore plus attrayante.

 

L’appel d’offre

Le 7 décembre 2020, la Confédération lance un appel d’offre à 110 Millions de CHF, afin de trouver plusieurs fournisseurs capables d’héberger les données et les Clouds privés de la Confédération.

Le bilan au début de l’été 2021 est le suivant : 5 sociétés ont remporté l’appel d’offre. Parmi elles, 4 sont américaines (Amazon, IBM, Oracle, Microsoft) et la dernière est chinoise (Alibaba), aucune entreprise suisse ou même européenne ne fait donc partie des festivités.

Cette nouvelle a évidemment fait polémique. Le Conseil Fédéral désire montrer l’indépendance numérique de la Suisse via un projet de Cloud Souverain, cependant elle semble avoir laissé peu de chances aux entreprises suisses par rapport aux conditions de l’appel d’offre.

En effet, une des conditions stipulait que les prestataires devaient pouvoir héberger les données sur au moins 3 continents différents, ce qui de fait, mettait en mauvaise posture les entreprises helvétiques.

Pourtant ce type de projet participe fortement à l’évolution et au développement d’un secteur économique (ici l’informatique), aurait-il été possible d’offrir une plus grande opportunité aux entreprises Suisses de prendre part à ce projet ?

 

Le stockage des données à l’étranger

Cette stratégie comporte évidement des risques qui à ce stade sont difficiles à évaluer sans avoir la connaissance des accords qui seront mis en place, cependant nous pouvons aisément prétendre à un impact considérable en cas de fuite de données.

Il y a pourtant une certitude : les sociétés adjudicatrices sont basées à l’étranger et la plupart des lieux d’hébergement le seront également.

Partant de ce postulat, quelles seront les lois et réglementations appliquées localement? et quelle influence pourrait avoir un état en cas de tension politique avec la Suisse ?

 

L’ire des hébergeurs suisses

Suite à cette nouvelle, Google s’était directement opposé à ces décisions. L’entreprise avait fait recours auprès l’administration fédérale, mais a finalement retiré son recours quelques temps après.

Quant aux entreprises suisses, plusieurs d’entre elles se lient à un mouvement de rébellion : ELCA, Infomaniak, Proton et OneVisage avec le soutien de personnalités politiques, experts en systèmes d’information et directeurs d’entreprises :

« Nous demandons au Conseil Fédéral de créer un consortium suisse pour un cloud suisse. Il n’est pas « interdit » à des entités étrangères de participer à ce projet, mais en investissant dans des entreprises suisses ».

 

Conclusion

La Confédération semblait pourtant avoir une intention de départ, celle de créer un Cloud Suisse Souverain !

Le choix d’entreprises toutes étrangères pour réaliser ce projet ne semble pas aller dans ce sens, et plus particulièrement cela brouille considérablement le message initial porté par le gouvernement.

Voir les commentaires (0)

Laisser un commentaire

Your email address will not be published.